Trésor, carte et territoire 🏴☠️🗺️

les enfants adorent les histoires de pirates, à l'instar d'Edouard Teach, alias Barbe noire. Car derrière chaque trésor se cache une aventure. Une carte qui permet de trouver l'objet convoité, en se représentant un territoire.
🏴☠️🪙Chez les pirates comme dans toute organisation, l'appartenance est essentielle. A moins de finir banni sur une ile déserte ou bien dévoré par les requins : option fort fréquente ...
Car le réel n'existe pas vraiment. Ou plutôt il existe mais au-delà de nous, en fonction de l'image que nous nous en faisons à travers des représentations forcément biaisées. Représentations d'un territoire, d'espace physique, d'une personne, voire de nous mêmes.
➡️ Dans nos précédents articles, nous avons analysé la personnalité comme une manière d'être aux autres, fixée pendant l'enfance notamment dans le rapport à la mère et aux parents. Un processus dynamique et évolutif. De plus, nous avons vu que s'ajoutaient à ce terreau, des couches supplémentaires, des rôles, des masques sociaux, plus ou moins acceptés et imposés, afin de s'ajuster au groupe. Chacun joue un jeu consistant à découvrir et préserver ses aspirations profondes, tout en jouant la comédie sociale sans laquelle un groupe ne saurait persister. Pour peu bien sûr que cela ne soit pas trop douloureux… Pour paraphraser Yvonne Printemps, mon dieu que les hommes sont bêtes !
➡️ Car ceci est dangereux. Préserver sa vision, sa carte, est souvent à la racine des conflits et occasionne des combats, sur fond de projection. De fait, chacun tente par tous les moyens d'amener son bateau sur la carte qu'il détient et rares sont les pirates qui acceptent sans rire que leur carte est usée. Rares sont ceux qui admettent ne plus comprendre comment se diriger sur les océans. ;illusion de profondeur, illusion de distance et désespoir s'emparent alors de celles et ceux dont le parchemin n'a plus aucune valeur. Cela occasionne parfois des crimes passionnels de la part de celui qui ne parvient plus à retrouver dans les yeux de l'autre son beau miroir et à entendre le fameux, "Me vois tu comme j'aimerais que tu me vois ?"
➡️ Dans le Moi et le Ca de 1923 Freud rapproche le moi idéa et idéal du moi, en leur attribuant les mêmes fonctions de censure et d'idéalisation. Pour Lacan le moi idéal est élaboré à partir de l'image du corps dans le miroir. Miroir mon beau miroir...
Dans la belle au bois dormant la sorcière n'était donc pas jalouse, mais en quête de reconnaissance et d'identité... De narcissisme ?
➡️Le reflet au-delà de l'objet miroir que nous renvoie les autres est le support de l'identification à son semblable pendant l'enfance, et au-delà. La source de l'empathie pour paraphraser Edgard Morin. Or il y a forcément un problème car il existe un écart, entre ce que l'on pense de soi ("dis moi que je suis la plus belle"), et la réalité ("il y a plus belle que vous").
|"Dis moi qui est la plus belle"
"il y a plus belle que vous".
Nous avons tous en têtes ces experts de la projection, qui vous renvoient à travers une meta communication élaborée, une image déformée source de hiatus, de souffrances ou de surajustements parfois décalés voire inadaptés aux enjeux .
💡🍵La projection est donc naturelle, consubstantielle aux humains. Et les humains adorent faire des classifications, tests de personnalité et autres. Mais la projection est d'abord un outil de cinéma. Et un outil à double tranchant, car quand la carte n'est pas adaptée, au bout il n'y a pas de trésor.
Et toc.
Belle journée
Matthieu